Le maternel

Apprendre. Accompagner. Motiver

 

L’école maternelle est la première étape du parcours scolaire, le lieu où l’enfant devient un élève et où il construit durablement sa relation à l’école. L’école maternelle est donc un maillon essentiel dans la construction d’une scolarité réussie au sein d’une société en constante évolution. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence fait du renforcement de la  qualité de l’enseignement maternel une priorité : toutes les dimensions de l’enseignement maternel sont visées.

 

De 2017 à 2019, c’est d’abord l’encadrement qui a été renforcé : plus de professeurs, des puériculteurs, des psychomotriciens en plus grand nombre, permettent de mieux soutenir les enfants au moment où ils apprennent à devenir des élèves et se familiarisent à l’école. Ensuite à partir de 2019, l’accès à l’enseignement maternel a été favorisé par les mesures relatives à la gratuité scolaire et l’apprentissage de la langue d’enseignement a été renforcé pour les élèves qui en avaient besoin. Depuis 2020, la fréquentation régulière et assidue dès l’âge de 5 ans est devenue obligatoire et le cadre des apprentissages a été profondément transformé : un référentiel commun balise les contenus enseignés à tous - apprentissage du langage, rapports au corps, au temps et à l’espace, moments d’exploration, premiers outils de structuration, etc.

Le Pacte pour un Enseignement d’excellence prévoit également de renforcer le soutien à la réussite des élèves dès le maternel, de développer la formation des enseignants à la prise en compte de la précarité et de la diversité, et d’améliorer les transitions - du milieu d’accueil à l’école maternelle, et au sein du tronc commun entre le niveau maternel et le niveau primaire. 

Voici un détail des premières mesures du Pacte prises en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement maternel :


Un investissement massif dans des ressources supplémentaires pour un meilleur encadrement des enfants

Dès 2017, une des premières mesures du Pacte pour un Enseignement d’excellence consistait à renforcer l’investissement dans l’enseignement maternel. Le renforcement de l’encadrement est essentiel pour permettre aux équipes éducatives de mettre en place les conditions d’un accueil de qualité. L’investissement dans un enseignement maternel de qualité pour tous est aussi un levier majeur pour lutter contre les inégalités.


Soutenir l’apprentissage de la langue d’enseignement dès le plus jeune âge, pour lutter contre les inégalités scolaires

Agir, dès l’enseignement maternel, pour réduire les inégalités constatées dans les acquis langagiers constitue un des leviers les plus importants pour lutter contre les inégalités à l’école et ensuite tout au long de la vie. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence a donc fait de la maîtrise de la langue de l’enseignement et de la culture scolaire un objectif dès l’école maternelle. Des postes de logopède au sein des équipes CPMS ont été créés pour accompagner les enseignants à observer et mettre en place des activités pour favoriser l'apprentissage de la langue de l'enseignement du groupe-classe.

Depuis 2019, le dispositif d’accompagnement « Français langue d’apprentissage » (FLA) est organisé au bénéfice des élèves de maternelle dont l’équipe éducative aura constaté, en début d’année scolaire, une insuffisante maitrise de la langue de l’enseignement. Le dispositif permet alors à l’école de bénéficier de moyens complémentaires pour organiser le soutien spécifique de ces élèves, et ce pendant toute l’année scolaire. Le dispositif vise les élèves de 3e maternelle.


Un référentiel pour les apprentissages en maternel, parce que le tronc commun commence dès 3 ans

Depuis 2020, un référentiel commun à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles balise les contenus d’apprentissages des trois années du maternel. L’adoption de ce référentiel assure que tous les élèves bénéficient d’apprentissages jugés essentiels au développement psychomoteur, intellectuel, artistique, social et affectif de l’élève. Le référentiel des « compétences initiales » détaille les apprentissages liés au développement de l’autonomie, de la créativité, de la pensée ; à la maitrise de la langue et de la culture scolaires ; à l’approche de la lecture et de différentes initiations artistiques ; aux premiers outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde.

Les savoirs, savoir-faire et compétences visés ont été sélectionnés en évitant de soumettre les élèves, trop tôt ou trop vite, à des apprentissages formels. Ce référentiel entend ainsi respecter le développement global de chaque élève et contribuer ainsi à une transition harmonieuse vers l’enseignement primaire en favorisant l’acquisition des codes de l’école.

En amont de la mise en œuvre du nouveau référentiel, l’ensemble des directions, des instituteurs et institutrices, des puériculteurs et puéricultrices ont bénéficié d’une formation spécifique.


Favoriser la fréquentation régulière, parce que l’école maternelle est essentielle

La fréquentation régulière de l’école maternelle est un levier essentiel pour lutter contre les inégalités sociales qui se marquent dès le plus jeune âge. C’est dans cette perspective que le Pacte pour un Enseignement d’excellence propose de rendre obligatoire la fréquentation obligatoire de l’école dès 3 ans.

En 2020, une première étape a été franchie : l’âge de l’obligation scolaire est passé de 6 à 5 ans. L’abaissement de l’âge de l’obligation scolaire permet ainsi d’assurer que l’enfant fréquente l’école maternelle au moins un an avant d’entrer dans une forme d’apprentissage plus formelle à l’école primaire.

Les mesures relatives au renforcement de la gratuité jouent un rôle important pour inciter à la fréquentation régulière de l’école, là où elle n’est pas obligatoire en 1e et 2e maternelle.

Le DAccE

Un nouvel outil de soutien à la réussite sera mis à disposition des équipes éducatives à partir de la rentrée 2023 dans les trois années du maternel. Le Dossier d’Accompagnement de l’Élève (DAccE) permettra le suivi de l’élève d’année en année, et également en cas de changement d’école. L’outil vise aussi à faciliter le dialogue au sein des équipes éducatives et à renforcer le dialogue avec les parents.

Chiffres-clés

 

5 ansl’âge de l’obligation scolaire depuis la rentrée 2020
14l’encadrement des élèves passe progressivement de 17 élèves pour un membre du personnel en 2016-17, à 14 en 2020-21
1.155le nombre d'ETP supplémentaires progressivement déployés à partir de 2017 pour le renforcement de l'encadrement
161.073le nombre d'élèves qui bénéficient des mesures de renforcement de la gratuité en maternel
7%augmentation du budget consacré à l’encadrement dans l’enseignement maternel (soit un budget en augmentation de plus de 50 millions d’euros)
10.000.000€le budget consacré au financement des mesures de gratuité scolaire dans l’enseignement maternel
7domaines d’apprentissage en maternel : Français, Arts et Culture, Langues modernes, Premiers outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde, Éducation physique, Bien-être et Santé, Créativité, Engagement et Esprit d’entreprendre, Apprendre à apprendre et Poser des choix

Ligne du temps

2017

L’aide administrative aux directions du maternel est renforcée.

2017-2018

Révision de la grille de calcul pour le taux d’encadrement afin d’octroyer plus rapidement des mi-temps complémentaires au fil des comptages qui ont lieu 5 fois sur l’année. Par conséquent, augmentation du nombre de maitres de psychomotricité.

2018-2019

Statutarisation des maîtres de psychomotricité auparavant sous statut APE ou ACS. Augmentation du nombre d’emplois de puériculteurs, puéricultrices.

2019

Les mesures liées à l’octroi de la subvention spécifique destinée à l’achat des fournitures scolaires et au respect des plafonds s’appliquent en 1re année de l’enseignement maternel, pour ensuite s’étendre à la 2e (2020) et 3e année du maternel (2021).

2019

Le dispositif de soutien à la langue d’apprentissage se met en place pour les élèves qui en ont besoin

2019-2020

Engagement de logopèdes au sein des CPMS

2019

L’ensemble des directions, enseignants et puériculteurs sont progressivement formés au nouveau référentiel des compétences initiales

2020

La loi fédérale abaissant l’âge de début d’obligation scolaire à 5 ans est traduite dans la réglementation de la Fédération Wallonie-Bruxelles

2020

Le référentiel des compétences initiales entre en vigueur dans les classes des trois années du maternel

2021

La gratuité est d’application définitivement pour tout le niveau maternel

2023

Le DAccE se met en place pour tous les élèves des trois années du maternel

2023

Des formations modulaires « l’école maternelle, c’est essentiel » sont dispensées : un ensemble de formateurs est formé à la prise en compte de la précarité et de la diversité

2024

À venir: nouvelles mesures favorisant les transitions entre milieux d’accueil et école maternelle, et entre l’enseignement maternel et l’enseignement primaire

Méthode
participative

Questions fréquentes

Le Pacte déploie une stratégie de renforcement quantitatif et qualitatif de l’enseignement maternel. Quantitativement, l’encadrement maternel est renforcé : l’encadrement des élèves en maternelle est la mesure du pacte qui bénéficie de l’investissement le plus important parmi toutes les mesures du Pacte. Qualitativement, l’accès et la fréquentation, les contenus d’apprentissages et le soutien à la réussite, mais aussi les transitions, font l’objet de mesures ambitieuses qui permettent à l’enseignement maternel de se développer dans toutes ses dimensions.

Les études internationales mettent en avant que la qualité de l’enseignement maternel constitue un des leviers les plus importants pour lutter contre les inégalités dès le plus jeune âge et pour éviter qu’elles ne s’accroissent ensuite tout au long de la vie.

Car la fréquentation de l'enseignement maternel est un facteur de réussite pour l'enseignement primaire et qu'il existe une corrélation entre le nombre d'années passées dans l'éducation préscolaire et les résultats scolaires ultérieurs.

La fréquentation de l'enseignement dès la maternelle permet ainsi à tous les enfants d'avoir bénéficié d'au moins une année pour s'intégrer dans un milieu social autre que le milieu familial. Cela permet aussi aux enfants de se familiariser avec l'environnement scolaire avant d'entamer l'enseignement primaire.

Ainsi, cette nouvelle législation vise à faire de l'école un véritable ascenseur social en s'imposant comme un instrument de lutte contre les inégalités et discriminations dont sont victimes les enfants dès leur naissance.

En Belgique, tous les enfants de 5 ans à 18 ans doivent satisfaire à l’obligation scolaire. Il existe plusieurs manières de respecter l'obligation scolaire :

  • s'inscrire dans une école de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Communauté flamande ou de la Communauté germanophone ;
  • s'inscrire dans une école qui n'est pas organisée ou subventionnée par l'une des trois Communautés de Belgique, mais dont l'enseignement est reconnu (ex : école située sur le territoire d'un État limitrophe à la Belgique, écoles européennes, écoles internationales, SHAPE, etc.) ;
  • s'inscrire dans une structure qui n’est ni organisée, ni subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce que l’on appelle communément une « école privée » ;
  • suivre un enseignement à domicile.

Les référentiels  définissent le « quoi » et le « quand» apprendre à l’école ; ils sont adoptés par le Parlement et s’imposent à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les référentiels sont essentiels pour assurer que tous les élèves disposent des mêmes apprentissages quelle que soit l’école ou quel que soit le réseau d’enseignement dans lequel ils sont scolarisés.

Jusqu’en 2020, le niveau maternel n’était pas doté d’un référentiel, seul l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire en disposaient. En dotant l’enseignement maternel d’un référentiel et en l’inscrivant pleinement dans le tronc commun de tous les élèves, le Pacte fait de la valorisation de l’enseignement en maternel un enjeu-clé de la réforme de l’enseignement.

Pour s’articuler à la suite du tronc commun, le référentiel des compétences initiales compte 7 domaines d’apprentissages articulés aux référentiels qui prévalent dans les années suivantes. Il présente de manière progressive, sans classement hiérarchisé, les différentes composantes de ce qui doit être construit à cette étape de la scolarité, tout en évitant une « primarisation précoce ». En effet, l’école maternelle doit respecter les étapes du développement global de l’enfant. Il n’est donc pas souhaitable de lui soumettre trop tôt, trop vite, des apprentissages formels.

Avant l’adoption d’un référentiel prévalant pour toutes les écoles  maternelles, les enseignants se référaient aux programmes de leur réseau ou de leur pouvoir organisateur. Conséquence : les apprentissages différaient grandement d’une école à l’autre ou d’un réseau à l’autre, ce qui était source d’inégalités entre élèves.

Les principales visées d’apprentissage du tronc commun sont définies au sein de 7 domaines dont l’ambition est de baliser un « essentiel », c’est-à-dire ce que tous les élèves de maternelle devraient savoir et savoir-faire à leur entrée en 1re primaire, et ensuite, à l’issue de leur parcours commun en fin de 3e secondaire.

Précisons qu’à partir du niveau primaire, un 8e domaine d’apprentissage transversal « Apprendre à s’orienter » vient compléter le curriculum.

5 domaines spécifiques :
Domaine 1 : Français, Arts et Culture 
Domaine 2 : Langues modernes 
Domaines 3 et 4 : Premiers outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde 
Domaine 5 : Éducation physique, Bien-être et Santé

Et 2 domaines transversaux :
Domaine 6 : Créativité, Engagement et Esprit d’entreprendre 
Domaine 7 : Apprendre à apprendre et Poser des choix

La première partie du document présente des repères relatifs aux étapes de développement de l’enfant. Ensuite, pour chaque domaine apparaissent les enjeux et les objectifs généraux spécifiques à chaque discipline. Enfin, des contenus d’apprentissage sont définis en termes de savoirs, de savoir-faire et de compétences (colonnes de gauche des tableaux) ; des attendus sont précisés pour chacun d’eux pour la fin de M2 et de M3 (colonnes de droite des tableaux). Ces attendus sont des balises qui permettent de situer l’élève dans ses apprentissages.

L’ensemble des référentiels s’inscrit dans une logique dite « spiralaire », c’est-à-dire qui permet de favoriser un renforcement progressif des acquisitions, via une remobilisation de certains savoirs, savoir-faire et compétences travaillés antérieurement.

Concrètement, si un même savoir-faire peut être formulé à l’identique d’une année à l’autre, ce sera en précisant alors une gradation relative au niveau d’autonomie attendu : « avec » ou « sans l’aide de l’enseignant », par exemple.

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