La qualité du maternel
Accueillir. Se familiariser. Éveiller.
L’école maternelle est la première étape du parcours scolaire, le lieu où l’enfant devient un élève et où il construit durablement sa relation à l’école. L’école maternelle est donc un maillon essentiel dans la construction d’une scolarité réussie au sein d’une société en constante évolution. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence fait du renforcement de la qualité de l’enseignement maternel une priorité : toutes les dimensions de l’enseignement maternel sont visées. De 2017 à 2019, c’est d’abord l’encadrement qui a été renforcé : plus de professeurs, des puériculteurs, des psychomotriciens en plus grand nombre, permettent de mieux soutenir les enfants au moment où ils apprennent à devenir des élèves et se familiarisent à l’école.
Améliorer l'encadrement, pour un accueil de qualité dans les années de l'enseignement maternel
Une des premières mesures du Pacte a consisté à investir massivement pour un meilleur encadrement des enfants. Le renforcement de l’encadrement est en effet essentiel pour permettre aux équipes éducatives de mettre en place les conditions d’un accueil de qualité, où les besoins des enfants sont pris en compte dans un climat relationnel serein et propice aux apprentissages. De 2017 à 2019, le budget consacré à l’encadrement dans l’enseignement maternel a augmenté de 7 %, ce qui a permis de rejoindre la moyenne des pays de l’OCDE. Le nombre d’instituteurs, de maitres de psychomotricité et de puériculteurs a été progressivement accru. Certains statuts d’engagement ont été améliorés. Des postes de logopède au sein des équipes CPMS ont également été créés pour accompagner les enseignants à observer et mettre en place des activités pour favoriser l'apprentissage de la langue de l'enseignement du groupe classe.
Soutenir l'apprentissage de la langue d'enseignement dès le plus jeune âge, pour lutter contre les inégalités scolaires
Agir, dès l’enseignement maternel, pour réduire les inégalités constatées dans les acquis langagiers constitue un des leviers les plus importants pour lutter contre les inégalités à l’école et ensuite, tout au long de la vie. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence a donc fait de la maitrise de la langue de l’enseignement et de la culture scolaire un objectif dès l’école maternelle.
Depuis 2019, le dispositif d’accompagnement « Français langue d’apprentissage » (FLA) est organisé au bénéfice des élèves de maternelle dont l’équipe éducative aura constaté, en début d’année scolaire, une insuffisante maitrise de la langue de l’enseignement. Pour ces élèves, ce sont essentiellement les compétences « écouter » et « parler » qui permettent de déterminer si l’élève a besoin de ce soutien complémentaire. Le dispositif permet alors à l’école de bénéficier de moyens complémentaires pour organiser le soutien spécifique de ces élèves, et ce pendant toute l’année scolaire. Le dispositif qui visait au départ les élèves de 2e et 3e maternelle a été recentré sur ceux de 3e maternelle à la rentrée 2022.
Renforcer la gratuité scolaire, pour rendre l'école accessible à toutes et à tous
De 2019 à 2021, la gratuité a été considérablement renforcée dans les trois années du maternel. C’est désormais l’école qui fournit le matériel scolaire nécessaire aux apprentissages : crayons, cahiers, fardes, etc. L’ensemble du matériel et des jeux utilisés dans les classes est fourni par l’école.
Pour financer l’achat du matériel scolaire, chaque école maternelle reçoit une subvention spécifique dont le montant est calculé en fonction du nombre d’élèves inscrits dans l’école maternelle. Désormais, il ne peut plus être demandé aux parents de verser des sommes pour les frais de matériel scolaire, ni d’acheter un vêtement spécifique, ni d’acheter les ingrédients d’une recette, par exemple. Seuls le cartable, le plumier (vides), les mouchoirs, les tenues de psychomotricité et de piscine ou les repas sont à charge des parents.
De plus, pour les activités organisées en maternel, les sommes qui peuvent être demandées aux parents sont désormais « plafonnées » : un montant maximal est fixé par décret pour les activités culturelles et sportives et pour les séjours tels que les classes vertes ou classes de mer. Plusieurs mesures visent aussi à renforcer la transparence autour des frais scolaires : l’école doit fournir en début d’année une estimation de l’ensemble des frais scolaires qui seront demandés au cours de l’année, ainsi que des décomptes périodiques.
Un référentiel pour les apprentissages en maternel, parce que le tronc commun commence dès 3 ans
Le maternel est un moment clé du curriculum : les premiers apprentissages fondamentaux se construisent et, jour après jour, les enfants apprennent à devenir élèves. Les trois années du maternel constituent un socle essentiel qui influence tous les apprentissages ultérieurs. Depuis 2020, un référentiel commun à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles balise les contenus d’apprentissages des trois années du maternel. L’adoption de ce référentiel assure que tous les élèves bénéficient d’apprentissages jugés essentiels au développement psychomoteur, intellectuel, artistique, social et affectif de l’élève. Le référentiel des «compétences initiales» détaille les apprentissages liés au développement de l’autonomie, de la créativité, de la pensée ; à la maitrise de la langue et de la culture scolaires ; à l’approche de la lecture et de différentes initiations artistiques ; aux premiers outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde.
Tout en veillant à construire un premier bagage solide commun à tous les élèves, le référentiel des «compétences initiales» soutient le désir et le plaisir d’apprendre. Les savoirs, savoir-faire et compétences visés ont été sélectionnés en évitant de soumettre les élèves, trop tôt ou trop vite, à des apprentissages formels. Ce référentiel entend ainsi respecter le développement global de chaque élève et contribuer à une transition harmonieuse vers l’enseignement primaire en favorisant l’acquisition des codes de l’école.
Depuis la rentrée 2023, un nouvel outil de soutien à la réussite est mis à la disposition des équipes de l’enseignement maternel : le Dossier d'Accompagnement de l'Élève (DAccE). L’outil vise aussi à faciliter le dialogue au sein des équipes éducatives et à renforcer le dialogue avec les parents pour les informer régulièrement du développement des apprentissages de leur enfant.
Favoriser la fréquentation régulière, parce que l’école maternelle est essentielle
La fréquentation régulière de l’école maternelle est un levier essentiel pour lutter contre les inégalités sociales qui se marquent dès le plus jeune âge. C’est dans cette perspective que le Pacte pour un Enseignement d’excellence propose de rendre obligatoire la fréquentation de l’école dès 3 ans. En 2020, une première étape a été franchie : l’âge de l’obligation scolaire est passé de 6 à 5 ans. Ce premier abaissement de l’âge de l’obligation scolaire permet d’assurer que l’enfant fréquente l’école maternelle au moins un an avant d’entrer dans les apprentissages plus formels de l’école primaire.
D’ici à l’abaissement de l’obligation scolaire à 3 ans, les mesures du renforcement de la gratuité jouent un rôle important auprès de certaines familles pour inciter à la fréquentation régulière de l’école, là où elle n’est pas obligatoire, en 1re et 2e année de maternelle.
D'autres mesures
- Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, des modules de formation destinés à prendre en compte les enjeux de la précarité et de la diversité dans l’enseignement maternel ont été développés.
Le projet « La maternelle, c’est essentiel » ouvre ses modules de formation aux enseignants à partir de l’année scolaire 2024-2025. - Issues de collaborations avec plusieurs équipes universitaires, différentes mesures destinées à faciliter les transitions entre le milieu d’accueil et l’école maternelle, et ensuite, entre l’école maternelle et l’école primaire, sont en cours de développement.
Chiffres-clés
Ligne du temps
Concrétisation du projet «La maternelle, c'est essentiel» : ouverture de modules de formation aux enseignant(e)s
Entrée en vigueur du DAccE pour tout le niveau maternel
Agir face aux enjeux de la précarité et la diversité via des formations : «La maternelle, c’est essentiel»
Mise en application des mesures de gratuité pour tout le niveau maternel
Abaissement de l’âge de début d’obligation scolaire à 5 ans
Entrée en vigueur du référentiel des compétences initiales
Engagement de logopèdes au sein des CPMS
Subvention spécifique destinée à l’achat des fournitures scolaires en M1, pour ensuite s’étendre à M2 (2020) et M3 (2021)
Mise en place du soutien à la langue d’apprentissage pour les élèves qui en ont besoin
Démarrage des formations au référentiel des compétences initiales
Statutarisation des maitres de psychomotricité et augmentation du nombre de puériculteurs
Révision de la grille de calcul du taux d’encadrement : augmentation du nombre de maitres de psychomotricité
Renforcement de l’aide administrative aux directions du maternel
Méthode
participative

Le Pacte est une réforme qui se construit avec les acteurs de l’enseignement.
Ses travaux reposent ainsi sur la participation directe d’enseignants, de directeurs, d’agents CPMS, de parents et d’élèves. Cette participation prend la forme de rencontres, d’enquêtes en ligne, de focus groupes, de conférences, d’agoras citoyennes, de consultations… et ce, depuis 2017 et à travers toute la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les rapports de ces dispositifs participatifs organisés autour de la thématique de l'enseignement maternel, et leurs conclusions, sont consultables ci-contre.
Documents
Questions fréquentes
Le Pacte déploie une stratégie de renforcement quantitatif et qualitatif de l’enseignement maternel. Quantitativement, l’encadrement maternel est renforcé : l’encadrement des élèves en maternelle est la mesure du pacte qui bénéficie de l’investissement le plus important parmi toutes les mesures du Pacte. Qualitativement, l’accès et la fréquentation, les contenus d’apprentissages et le soutien à la réussite, mais aussi les transitions, font l’objet de mesures ambitieuses qui permettent à l’enseignement maternel de se développer dans toutes ses dimensions.
Les études internationales mettent en avant que la qualité de l’enseignement maternel constitue un des leviers les plus importants pour lutter contre les inégalités dès le plus jeune âge et pour éviter qu’elles ne s’accroissent ensuite tout au long de la vie.
Car la fréquentation de l'enseignement maternel est un facteur de réussite pour l'enseignement primaire et qu'il existe une corrélation entre le nombre d'années passées dans l'éducation préscolaire et les résultats scolaires ultérieurs.
La fréquentation de l'enseignement dès la maternelle permet ainsi à tous les enfants d'avoir bénéficié d'au moins une année pour s'intégrer dans un milieu social autre que le milieu familial. Cela permet aussi aux enfants de se familiariser avec l'environnement scolaire avant d'entamer l'enseignement primaire.
Ainsi, cette nouvelle législation vise à faire de l'école un véritable ascenseur social en s'imposant comme un instrument de lutte contre les inégalités et discriminations dont sont victimes les enfants dès leur naissance.
En Belgique, tous les enfants de 5 ans à 18 ans doivent satisfaire à l’obligation scolaire. Il existe plusieurs manières de respecter l'obligation scolaire :
- s'inscrire dans une école de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Communauté flamande ou de la Communauté germanophone ;
- s'inscrire dans une école qui n'est pas organisée ou subventionnée par l'une des trois Communautés de Belgique, mais dont l'enseignement est reconnu (ex : école située sur le territoire d'un État limitrophe à la Belgique, écoles européennes, écoles internationales, SHAPE, etc.) ;
- s'inscrire dans une structure qui n’est ni organisée, ni subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce que l’on appelle communément une « école privée » ;
- suivre un enseignement à domicile.
Les référentiels définissent le « quoi » et le « quand» apprendre à l’école ; ils sont adoptés par le Parlement et s’imposent à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les référentiels sont essentiels pour assurer que tous les élèves disposent des mêmes apprentissages quelle que soit l’école ou quel que soit le réseau d’enseignement dans lequel ils sont scolarisés.
Jusqu’en 2020, le niveau maternel n’était pas doté d’un référentiel, seul l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire en disposaient. En dotant l’enseignement maternel d’un référentiel et en l’inscrivant pleinement dans le tronc commun de tous les élèves, le Pacte fait de la valorisation de l’enseignement en maternel un enjeu-clé de la réforme de l’enseignement.
Pour s’articuler à la suite du tronc commun, le référentiel des compétences initiales compte 7 domaines d’apprentissages articulés aux référentiels qui prévalent dans les années suivantes. Il présente de manière progressive, sans classement hiérarchisé, les différentes composantes de ce qui doit être construit à cette étape de la scolarité, tout en évitant une « primarisation précoce ». En effet, l’école maternelle doit respecter les étapes du développement global de l’enfant. Il n’est donc pas souhaitable de lui soumettre trop tôt, trop vite, des apprentissages formels.
Avant l’adoption d’un référentiel prévalant pour toutes les écoles maternelles, les enseignants se référaient aux programmes de leur réseau ou de leur pouvoir organisateur. Conséquence : les apprentissages différaient grandement d’une école à l’autre ou d’un réseau à l’autre, ce qui était source d’inégalités entre élèves.
Les principales visées d’apprentissage du tronc commun sont définies au sein de 7 domaines dont l’ambition est de baliser un « essentiel », c’est-à-dire ce que tous les élèves de maternelle devraient savoir et savoir-faire à leur entrée en 1re primaire, et ensuite, à l’issue de leur parcours commun en fin de 3e secondaire.
Précisons qu’à partir du niveau primaire, un 8e domaine d’apprentissage transversal « Apprendre à s’orienter » vient compléter le curriculum.
5 domaines spécifiques :
Domaine 1 : Français, Arts et Culture
Domaine 2 : Langues modernes
Domaines 3 et 4 : Premiers outils d’expérimentation, de structuration, de catégorisation et d’exploration du monde
Domaine 5 : Éducation physique, Bien-être et Santé
Et 2 domaines transversaux :
Domaine 6 : Créativité, Engagement et Esprit d’entreprendre
Domaine 7 : Apprendre à apprendre et Poser des choix
La première partie du document présente des repères relatifs aux étapes de développement de l’enfant. Ensuite, pour chaque domaine apparaissent les enjeux et les objectifs généraux spécifiques à chaque discipline. Enfin, des contenus d’apprentissage sont définis en termes de savoirs, de savoir-faire et de compétences (colonnes de gauche des tableaux) ; des attendus sont précisés pour chacun d’eux pour la fin de M2 et de M3 (colonnes de droite des tableaux). Ces attendus sont des balises qui permettent de situer l’élève dans ses apprentissages.
L’ensemble des référentiels s’inscrit dans une logique dite « spiralaire », c’est-à-dire qui permet de favoriser un renforcement progressif des acquisitions, via une remobilisation de certains savoirs, savoir-faire et compétences travaillés antérieurement.
Concrètement, si un même savoir-faire peut être formulé à l’identique d’une année à l’autre, ce sera en précisant alors une gradation relative au niveau d’autonomie attendu : « avec » ou « sans l’aide de l’enseignant », par exemple.
Le dispositif d’accompagnement FLA (Français langue d’apprentissage) peut être organisé dans les écoles du fondamental au bénéfice des élèves qui ne maitrisent pas suffisamment la langue d’apprentissage. Le dispositif se met en place sur la base d’un test standardisé qui permet d’évaluer la maitrise de la langue d’apprentissage par l’élève. Ce test est fourni par l’Administration, tandis que les écoles disposent d’une large autonomie quant au choix des élèves à qui elles le font passer. Le test standardisé garantit que les élèves sont évalués sur des « compétences » identiques à partir d’attendus standardisés.
À l’issue des trois premières années de mise en oeuvre du dispositif, l’analyse des résultats aux outils d’évaluation a montré que, pour les élèves de 2e maternelle, les difficultés langagières testées à un si jeune âge ne permettent pas toujours de distinguer les difficultés des différences langagières qui sont communes à cet âge. Par ailleurs, pour assurer l’impact du dispositif, il apparait essentiel que les élèves fréquentent régulièrement l’école. À la rentrée 2022, le bénéfice du dispositif FLA a dès lors été articulé avec l’âge de l’obligation scolaire, à savoir la 3e maternelle.
Ressources utiles
Actualités
Documents
- Dépliant explicatif (pdf) sur l’obligation scolaire en maternelle à destination des parents (rentrée 2020-2021).
- Document informatif destiné aux parents précisant les modalités de la gratuité scolaire au moment de l’inscription de l’élève (mise à jour à chaque rentrée).
Référentiel
- Référentiel des compétences initiales (pdf) mis en application à la rentrée 2020-2021.
Bases légales
- Circulaires 7134, 7135 et 7136 du 17 mai 2019 relatives à la mise en œuvre de la gratuité scolaire aux niveaux maternel, primaire et secondaire.
- Circulaire 7119 du 14 mai 2019 relative à la Formation tronc commun – Référentiel des compétences initiales.
- Loi du 23 mars 2019 modifiant la loi du 29 juin 1983 concernant l'obligation scolaire à partir de l'âge de 5 ans.
- Décret du 14 mars 2019 visant à renforcer la gratuité d'accès à l'enseignement.
- Décret du 31 mai 2018 portant dispositions diverses en matière d'amélioration de l'encadrement de l'enseignement maternel.
- Décret du 19 juillet 2017 relatif à l’encadrement dans l’enseignement maternel.