Pilotage des écoles

Soutenir. Responsabiliser. Dialoguer.

 

Des équipes éducatives plus autonomes, qui travaillent et prennent des décisions collectivement pour élaborer le futur de leur école : c’est le principe du nouveau système de pilotage des écoles. Mise en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence, la réforme a pour objectif de rendre le système éducatif plus efficace et plus équitable. Concrètement, chaque direction d’école, avec son équipe éducative, élabore son plan de pilotage qui, une fois approuvé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, devient contrat d’objectifs pour une durée de six ans. Ensemble, direction et équipe éducative, soutenues par leur pouvoir organisateur et accompagnées par un délégué de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tracent le chemin à parcourir pour l’avenir de leur école en tenant compte des 7 objectifs d’amélioration du système scolaire fixés par le Pacte (améliorer les savoirs et compétences des élèves, réduire le redoublement, favoriser l’inclusion des élèves à besoin spécifiques, etc.). Ainsi, chacun des 2.685 établissements scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles contribue à son niveau à l’amélioration de la qualité de notre enseignement.

 

Un nouvel instrument pour soutenir la dynamique collective dans l’école

Dans le cadre de l’élaboration de son plan de pilotage, chaque école est autonome. Elle établit son plan de pilotage en fonction de sa réalité et de l’analyse des forces et des faiblesses de l’école que l’équipe éducative a elle-même réalisée. L’école se choisit ensuite des objectifs qui peuvent par exemple viser une augmentation significative des résultats moyens au CE1D, une réduction chiffrée du taux d’absen­téisme, etc. Pour avoir du sens, le plan de pilotage doit être issu d’une dynamique de réflexion collective, il ne peut pas être élaboré par une ou deux personnes. Pourquoi ? Parce que le plan de pilotage n’a de sens que s’il entraine toute l’équipe de l’école durant les six années qui suivent. C’est aussi pour cela que le Pacte prévoit notamment des temps de travail collaboratif et plus de formation, des moyens pour la coordination et les tâches collectives réalisées pour l’école et tous les élèves, etc. Au-delà de l’équipe éducative, le plan de pilotage de l’école prend également en compte le point de vue des parents, des élèves et des centres PMS, au moment de son élaboration, mais aussi chaque année au moment où l’équipe fait le point et autoévalue son contrat d’objectifs.

 

De nouveaux métiers pour accompagner les directions et les équipes éducatives

Parce qu’elles sont autonomes dans le choix de leurs objectifs et des stratégies qu’elles mettent en place, les écoles sont soutenues par des professionnels dont le rôle d’accompagnement est précisément défini. Il s’agit tout d’abord des conseillers qui - au sein des quatre fédérations de pouvoirs organisateurs (SéGEC, CECP, CPEONS, FELSI) et du pouvoir organisateur de Wallonie-Bruxelles Enseignement - aident les écoles dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur plan de pilotage. Ils aident chaque école à mettre en place et à développer le travail collaboratif en son sein, à développer l’usage du numérique, à implémenter le nouveau tronc commun et le parcours d’éducation culturelle et artistique, à envisager des plans de formation cohérents en fonction des besoins et des objectifs. Du côté de l’Administration, un nouveau rôle a été dévolu aux « délégués au contrat d’objectifs ». Ce rôle est calibré de manière à respec­ter l’autonomie des écoles tout en s’assurant qu’elles contribuent aux objectifs d’amélioration du système scolaire prévus par le Pacte. Disposant pour la plupart d’une grande expérience de l’enseignement, ils analysent le plan de pilotage de chaque école, dialoguent et conseillent. Le contrôle qu’ils exercent est marginal : il se limite à assurer que les objectifs et stratégies choisis par l’école contribuent bien à répondre à ses enjeux essentiels et à l’amélioration globale du système scolaire mais sans prescrire aux écoles ce qu’elles doivent faire pour rencontrer ces défis.

 

Un plan de pilotage devenu contrat d’objectifs qui dessine le futur de l’école

Une fois finalisé, le plan de pilotage devient le contrat d’objectifs que l’école va mettre en œuvre pour une durée de six ans. Ensuite, chaque année, l’école va réaliser son autoévaluation de manière collective, avec toute l’équipe, en associant aussi les élèves et leurs parents. Après trois et six ans, la mise en œuvre est analysée par le délégué au contrat d’objectifs dans le cadre d’un dialogue avec l’école. À la suite de l’évaluation finale, l’école élabore un nouveau plan de pilotage pour travailler collectivement sur les amé­liorations qu’elle souhaite pour elle-même, ses équipes et ses élèves.

Chiffres-clés

 

1800écoles, sur un total de 2685, mettent actuellement en œuvre leur premier contrat d’objectifs avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce sont quelque 885 écoles qui sont maintenant en cours de finalisation de leur plan de pilotage
34.000.000€ pour renforcer l’assistance administrative aux directions de l’enseignement fondamental et de l’enseignement spécialisé en anticipation des plans de pilotage
7objectifs d’amélioration du système scolaire
3stratégies transversales : chaque plan de pilotage comprend trois stratégies ciblant le travail collaboratif, la mise en œuvre du nouveau tronc commun, la formation des équipes.

Ligne du temps

2017

Déploiement des premiers soutiens administratifs et des conseillers au soutien et à l’accompagnement au sein des fédérations de pouvoirs organisateurs et de Wallonie-Bruxelles Enseignement

2018

Les premiers plans de pilotage se préparent dans un tiers des écoles. Ils visent à fixer le plan d’actions de l’équipe éducative pour les six années qui suivent Organisation de formations interréseaux afin d’informer et de préparer les directions faisant partie des écoles de la première vague

2019

Le premier tiers d’écoles (~800) voit son plan de pilotage devenir un contrat d’objectifs avec le pouvoir régulateur ; les équipes éducatives commencent à le mettre en œuvre

2020

Le délai de dépôt des plans de pilotage de la deuxième vague est reporté de plusieurs mois pour tenir compte de la surcharge de travail causée par la gestion de la crise sanitaire

2021

La deuxième vague des contrats d’objectifs entre en vigueur : 60 % des écoles sont désormais entrées dans le nouveau pilotage des écoles

2023

Après un nouveau report des échéances de dépôt des plans de pilotage pour cause de crise sanitaire, la troisième vague des contrats d’objectifs entre en vigueur ; la quasi-totalité des écoles de la FWB est désormais intégrée à la nouvelle gouvernance du système scolaire Les évaluations intermédiaires des contrats d'objectifs de la première vague d’écoles prennent place

Méthode
participative

Cette section comprend le rapport de synthèse des groupes de discussion menés auprès de directeurs d’établissement, de délégués au contrat d’objectifs (DCO) et de directeurs de zone (DZ), en juillet 2021.

Questions fréquentes

  1. Améliorer significativement les savoirs et les compétences des élèves.
  2. Augmenter la part des jeunes diplômés du secondaire supérieur.
  3. Réduire les différences entre les résultats des élèves les plus et les moins favorisés d’un point de vue socioéconomique.
  4. Réduire progressivement redoublement et décrochage.
  5. Réduire les changements d’école au sein du tronc commun.
  6. Augmenter progressivement l’inclusion des élèves à besoins spécifiques dans l’ordinaire.
  7. Accroitre les indices du bien-être à l’école et l’amélioration du climat scolaire.

Un plan de pilotage est le fruit d’un intense travail de préparation par l’ensemble de l’équipe éducative et la direction. À ce stade, il n’a pas encore été validé par l’Administration. Il devient contrat d’objectifs une fois validé.

Le Pacte a prévu plusieurs types de soutien pour préparer et accompagner la mise en œuvre de cette réforme clé. Ainsi plus de 300 conseillers au soutien et à l’accompagnement des écoles ont été engagés dans les FPO et WBE, y compris des conseillers technopédagogiques et des conseillers référents culturels, pour soutenir l’élaboration et la mise en œuvre des plans de pilotage/contrats d’objectifs, pour soutenir la transition numérique dans les écoles et pour accompagner la mise en œuvre effective du nouveau parcours d’éducation culturelle et artistique. L’assistance administrative a été renforcée pour les directions du fondamental. Cette aide a été octroyée progressivement aux écoles en fonction des trois vagues d’écoles qui se lançaient dans l’élaboration des plans de pilotage. Les écoles disposent aussi de moyens additionnels pour permettre à certains enseignants d’exercer, dans leur horaire, des missions collectives essentielles à la mise en place du pilotage et des actions prioritaires que l’école a choisies. L’école a ainsi des moyens en plus et peut décider en toute autonomie de consacrer du temps aux tâches de coordination pédagogique bien sûr, mais aussi à organiser et soutenir la transition numérique, le PECA, l’approche éducative de l’orientation, le bien-être des élèves, les relations avec les familles, etc.

Ils sont pour la plupart issus du monde de l’enseignement. Ils sont 88 délégués au contrat d’objectifs, répartis entre 10 zones géographiques et supervisés par un directeur de zone. Ils constituent des interlocuteurs expérimentés animés par le souci de faire progresser le système scolaire francophone dans des conditions de bienveillance, de reconnaissance et d’autonomie des écoles. Ils n’ont pas seulement pour mission de s’assurer que les objectifs et les stratégies mises en place par l’école contribuent à rencontrer ses défis essentiels et à l’amélioration globale du système scolaire. Ils sont également à l’écoute des difficultés du terrain pour relayer l’information vers l’autorité centrale.

L’école transmet son plan de pilotage au délégué au contrat d’objectifs via l’application « Pilotage ». Un dialogue se met en place entre tous les acteurs concernés. Le délégué au contrat d’objectifs s’assure que les objectifs et les stratégies de l’école contribuent à la fois à rencontrer ses défis essentiels et à l’amélioration globale du système scolaire. Dès qu’il y accord entre l’école et le délégué au contrat d’objectifs, le plan de pilotage devient contrat d’objectifs, que l’école met en œuvre pour une durée de six ans. Cette mise en œuvre fait l’objet d’une auto-évaluation annuelle, qui permet à l’école d’ajuster les actions sans apporter des modifications à son contrat d’objectifs. Après trois ans de mise en œuvre, et au terme de l’exécution du contrat, le délégué au contrat d’objectifs vérifie la progression vers l’atteinte des objectifs spécifiques fixés par l’école au moment de la signature du contrat, à la lumière des indicateurs disponibles. Les deux évaluations se déroulent dans un climat constructif, de reconnaissance et de valorisation des progrès accomplis par l’école. A la suite de  l’évaluation finale, réalisée six ans après la conclusion du contrat, l’école élabore un nouveau plan de pilotage.

Non. Les délégués au contrat d’objectifs et les inspecteurs n’exercent pas le même métier : les inspecteurs gardent leur expertise de contrôle et d’évaluation du fonctionnement du système scolaire, notamment en menant des audits dans les écoles qui présentent des difficultés particulières, mais ils n’interviennent plus systématiquement dans les classes pour vérifier les aptitudes pédagogiques des membres du personnel. Quant au délégué au contrat d’objectifs, il entre en dialogue avec les écoles pour s’assurer que les objectifs et les stratégies collectives qu’elles décident de mettre en œuvre, à travers les plans de pilotage et contrats d’objectifs, contribuent bien à l’amélioration du système éducatif. Ce sont deux métiers distincts et deux approches différentes.

Les pouvoirs organisateurs des écoles sont associés à toutes les étapes importantes du plan de pilotage. Ils participent d’ailleurs à la signature du contrat une fois le plan de pilotage accepté et devenu contrat d’objectifs.

Le dispositif se fonde sur la transparence, la responsabilité, l’autonomie et la dynamique collective. Désormais, avec ce nouveau modèle, ce sont des pratiques collaboratives et le leadership partagé qui président à la gouvernance des établissements scolaires. Les pratiques d’autodiagnostic, de fixation d’objectifs et de définition des stratégies mobilisent l’ensemble des équipes enseignantes. Ces équipes, aussi bien que les parents et les représentants d’élèves, sont impliqués dans l’évaluation globale des écoles tous les trois ans.

Le nouveau pilotage des écoles, c’est avant tout une dynamique collective. La direction est incitée à travailler collégialement et le plan de pilotage doit s’élaborer collectivement avec l’équipe éducative. Une aide administrative pour les directions du fondamental et de l’enseignement spécialisé a été octroyée pour soutenir chacune des trois vagues d’écoles. Par ailleurs, le plan de pilotage s’élabore au moyen d’une application informatique qui se veut simple d’utilisation, même si elle peut encore être améliorée. Grace à cet outil, les écoles disposent pour la première fois, de toute une série d’indicateurs pré-encodés. Ces indicateurs sont essentiels pour alimenter le travail réflexif des équipes éducatives : pour mieux connaitre leurs élèves et leurs parcours, analyser l’impact de leurs initiatives, identifier de manière plus précise et plus structurée les forces et aussi les difficultés de l’école, que ce soit dans les apprentissages, concernant le climat de l’école ou la dynamique de l’équipe éducative. 

La mise en place des plans de pilotage et des contrats d’objectifs mobilise évidemment un travail important des directions et des équipes éducatives. Si beaucoup d’éléments positifs en ressortent, elle a également fait émerger une série de difficultés pratiques dans certaines écoles.

La Fédération Wallonie-Bruxelles se doit d’en tenir compte et d’apporter un maximum de réponses à ces difficultés.

À cet égard, il est prévu de mener un travail permanent d’amélioration et de fluidification du dispositif avec notamment pour but de :

  • réduire la pression sur les directions et les équipes éducatives en rappelant la finalité du dispositif, qui n’est évidemment pas de renforcer la concurrence entre les écoles mais bien de permettre à chaque équipe éducative de déterminer sa contribution à l’amélioration des résultats de notre système scolaire, en définissant elle-même les objectifs d’amélioration qu’elle estime réalistes sur la base de ses réalités spécifiques et sans obligation de résultat 
  • limiter la charge de travail autour des plans de pilotage 
  • veiller à ce que toutes les périodes de travail collaboratif ne soient pas consacrées à des réunions autour des plans de pilotage 
  • soutenir les bonnes pratiques en la matière 
  • adapter les outils techniques aux besoins des utilisateurs.

Des formations inter-réseaux ont été organisées dès janvier 2018 afin d’informer et de préparer les directions faisant partie de la première vague des plans de pilotage. Il s’agissait avant tout de donner du sens au nouveau dispositif de gouvernance des écoles. Celui-ci vise le renforcement des apprentissages, la réduction des inégalités socioéconomiques, la réduction du redoublement et du décrochage, l’amélioration de l’inclusion des élèves à besoins spécifiques et du climat scolaire.

Le plan de pilotage est le fruit d’une dynamique collective au sein de l’équipe éducative. Il associe aussi les parents et les élèves. Les délégués au contrat d’objectifs peuvent donc interroger les représentants des parents et les élèves dans l’enseignement secondaire. Toutefois, cette consultation n’est pas systématique.

Le nouveau système de pilotage des écoles prévoit des étapes de progression et d’amélioration avant d’en arriver à une éventuelle sanction qui est réservée aux cas de mauvaise volonté manifeste. En aucun cas, une école ne peut être sanctionnée parce qu’elle n’atteint pas ses objectifs. Cela ne correspond pas à la philosophie du système mis en place. Quand une école éprouve des difficultés à remettre son plan de pilotage dans les temps ou que ses objectifs ne sont pas en phase avec la réalité scolaire, des recommandations lui sont formulées et lui permettent d’adapter son plan pour finalement le contractualiser. L’autoévaluation annuelle et après trois ans permet d’analyser les stratégies en regard des objectifs fixés. Quant à l’évaluation finale, elle ne vise pas à sanctionner mais elle sert de base au futur contrat d’objectifs. Dans certains cas, un suivi rapproché de l’école est mis en place soit pendant la phase d’élaboration du plan de pilotage, soit après l’évaluation intermédiaire. Toutefois, il est toujours demandé aux délégués au contrat d’objectifs de travailler dans une posture positive et bienveillante.

Avant l’évaluation finale du contrat d’objectifs, l’école a la possibilité d’ajuster son contrat d’objectifs lors de l’évaluation intermédiaire. Cette évaluation permet à l’école, en concertation avec son délégué au contrat d’objectifs de réfléchir à la mise en œuvre et d’adapter le contrat d’objectifs afin qu’il corresponde à la réalité de l’école. Il n’est pas du tout anormal ou problématique qu’une école n’atteigne pas les objectifs qu’elle s’est fixés au départ. L’idée est de mobiliser les équipes éducatives sur la voie de l’amélioration continue et d’ajuster les stratégies mises en place quand elles ne produisent pas les effets attendus, pas de distribuer des bons ou des mauvais points en fonction de l’atteinte ou pas des objectifs.