Les rythmes scolaires
Respirer. Organiser. Équilibrer.
Dès la rentrée 2022, les 900.000 élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la maternelle à la fin des secondaires, de l’enseignement général, technique, professionnel, et spécialisé, entament l’année scolaire avec un nouveau calendrier plus régulier. L’enseignement de promotion sociale et l’enseignement artistique à horaire réduit suivent aussi ce nouveau calendrier. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence rééquilibre le temps passé à l’école avec une alternance de 7 semaines de cours et de 2 semaines de congé, tout en conservant 14 semaines de vacances mieux réparties sur toute l’année. Le nombre total de jours de scolarité (182) reste donc identique. En plus de diminuer le stress et la fatigue tout au long de l’année, réduire les vacances d’été contribue à amenuiser les effets du décrochage scolaire, actuellement observés à la rentrée des classes du fait d’une trop longue rupture scolaire.
L’élève au centre de l’organisation du temps scolaire
Jusqu’à présent, en Belgique, le calendrier scolaire tenait principalement compte de l’organisation du travail des adultes. Savez-vous que l’organisation du calendrier scolaire datait de l’époque à laquelle les enfants aidaient leurs parents aux champs ? Le Pacte pour un Enseignement d’excellence remet l’enfant au centre de l’organisation du temps scolaire. C’est étudié scientifiquement : alterner 7 semaines de cours et 2 semaines de congés améliore les conditions d’apprentissage. Diminuer des vacances d’été trop longues offre un contexte éducatif plus équitable pour les élèves.
Grâce à ce nouveau rythme plus fluide, les équipes éducatives et les élèves sont plus aptes à donner et à recevoir les apprentissages. Un test grandeur nature a été réalisé bien malgré le monde de l’enseignement : à cause du Covid 19, les vacances d’automne (Toussaint) ont dû être allongées pour freiner l’épidémie. De retour à l’école, il a été constaté un taux d’absentéisme beaucoup plus faible dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, tant des élèves que des enseignants.
Les enfants ont droit à l’instruction mais aussi au loisir et au repos
Un enfant a besoin de respirations, de rêver, de jouer, de se dépenser en dehors de l’école. Un calendrier scolaire plus régulier et plus doux, c’est ce que propose le Pacte pour un Enseignement d’excellence. L’accueil temps libre et les opérateurs sportifs et culturels prennent le relai pendant la période de congés en garantissant un accès démocratique aux activités.
La durée des vacances d’hiver (Noël) et de printemps (Pâques) ne change pas, les vacances d’automne (Toussaint) et de détente (Carnaval) sont allongées d’une semaine et les vacances d’été sont raccourcies (début de l’année scolaire le dernier lundi d’aout et fin le premier vendredi de juillet). Le nombre total de jours de scolarité (182) reste identique. Il y a moins de jours blancs et les vacances ne sont pas des « congés-blocus » (pas d’évaluations au retour de vacances).
Le calendrier scolaire est publié deux ans à l’avance, afin de permettre aux familles de s’organiser et à l’accueil du temps libre de proposer des stages et des activités.
Avec ces nouveaux rythmes scolaires, les parents séparés dont les enfants sont en garde alternée peuvent s'interroger sur la meilleure manière de réorganiser l’hébergement des enfants lors des vacances scolaires. Des exemples de calendriers ont été réalisés afin de proposer différentes manières d'adapter la garde alternée en fonction des nouvelles périodes de vacances.
Les bienfaits des nouveaux rythmes scolaires en vidéos
- "La réforme des rythmes scolaires vue par les Fédérations d'associations de parents". Dans cette vidéo, Joëlle Lacroix (FAPEO) et Bernard Hubien (UFAPEC) expliquent en quoi les nouveaux rythmes scolaires ont mis l’enfant au cœur de l’organisation scolaire.
- "La réforme des rythmes scolaires vue par un psychopédagogue". Selon Bruno Humbeeck, Docteur en psychopédagogie, pédagogie familiale et scolaire et auteur, le principal avantage de la réforme est l’effet bénéfique que cela a sur les apprentissages des élèves, qui seront dans une meilleure disposition pour appréhender de nouveaux contenus et de nouvelles activités.
- "La réforme des rythmes scolaires vue par les profs". Quatre professeurs témoignent des effets positifs que la réforme a eus sur leur pratique : une planification plus régulière, une meilleure organisation du temps de travail, de vraies périodes de repos, etc.
Chiffres-clés
Ligne du temps
Calendrier 2022-2023
Rentrée
Congé d’automne (Toussaint)
Vacances d’hiver (Noël)
Congé de détente (Carnaval)
Vacances de printemps (le congé de printemps est donc décalé par rapport à la fête de Pâques)
Fin de l’année scolaire
Calendrier 2023-2024
Rentrée
Congé d’automne (Toussaint)
Vacances d’hiver (Noël)
Congé de détente (Carnaval)
Vacances de printemps (le congé de printemps est donc décalé par rapport à la fête de Pâques)
Fin de l’année scolaire
Méthode
participative
Cette section regroupe les comptes rendus d’initiatives menées dans plusieurs villes de Belgique entre 2018 et 2020 à propos des nouveaux rythmes scolaires, auprès d’enseignants, de directions, et d’acteurs extrascolaires.
Questions fréquentes
Il s’agit d’un grand changement dans les habitudes sociétales. Le temps scolaire était organisé en fonction des intérêts des adultes et n’avait pas changé depuis plus d’un siècle. Par exemple, la durée des vacances d’été était organisée en fonction du travail des adultes qui étaient aidés aux champs par leurs enfants.
Les études le démontrent : une meilleure alternance entre les cours et le repos est bénéfique pour les apprentissages. Des vacances d’été trop longues créent une rupture dans les apprentissages et produisent ainsi des inégalités scolaires. Cette nouvelle organisation est aussi l’occasion de proposer, en dehors du cadre de l’école, des compléments d’apprentissage (comme des stages sportifs ou culturels) bénéfiques à l’émancipation des enfants.
Les dates de congés scolaires seront connues deux ans à l’avance et disponibles sur le site enseignement.be. L’année scolaire s’ouvre et se clôt au premier et au dernier jour de la semaine scolaire – soit le lundi et le vendredi.
Le monde scientifique (chronobiologistes, pédiatres, etc.) et les professionnels du terrain sont unanimes : la régularité est cruciale pour les apprentissages. On trouve cette régularité dans l’alternance, pour une année scolaire plus fluide. Après 9 semaines de cours en continu, les élèves et les équipes éducatives sont fatigués. Le rythme 7/2 est idéal quand on découpe le calendrier scolaire, en maintenant les 14 semaines de congés (congés allongés, raccourcis ou décalés). Certaines années, l’alternance pourra varier entre 6/2 et 8/2 pour garantir le meilleur découpage possible.
Absolument pas : il y avait 14 semaines de congés avant la réforme, il y en a 14 après la réforme.
Non, car l’année scolaire comptera toujours le même nombre de jours scolaires obligatoires (entre 180 et 182). Une réduction du nombre de jours blancs est prévue de manière progressive par niveaux et type d’enseignement.
En secondaire, la fin de l’année scolaire sera déjà revue quant à l’organisation des évaluations de fin d’année pour qu’il y ait le moins de jours possibles entre la fin des épreuves et la fin de l’année scolaire (réduction de 9 à 7 jours de la durée maximale qui sépare le dernier jour d’évaluation avec la fin de l’année scolaire).
Des mesures de contrôles et de sanctions des écoles sont prévues pour celles qui ne respecteraient pas le cadre.
Ce sera le cas quand Mardi gras ne tombe pas dans les deux semaines du congé de détente (Carnaval). Une école pourra néanmoins demander de déplacer ce jour de congé annuel du Mardi gras vers une autre période si elle a, par exemple, d’autres traditions folkloriques.
Étant donné le principe d’alternance entre périodes d’apprentissage et de congés, les vacances de printemps (Pâques) seront déconnectées de Pâques pour s’intégrer la première quinzaine de mai.
Les directions d’école ne bénéficient pas des mêmes congés d’été que les enseignants. Aujourd’hui, les directrices et directeurs d’établissement scolaire finissent l’année vers le 15 juillet et la reprennent dès le 16 aout, soit 5 semaines de repos. À partir des vacances d’été de 2022, les directions prennent leurs congés une semaine après la fin de l’école et reprennent une semaine avant les enseignants, sans descendre en dessous des 5 semaines de congé. Changement aussi pour le personnel de secrétariat et d’économat, qui calque ses congés d’été sur ceux de leurs directions.
Bien malgré le monde de l’enseignement, un test grandeur nature a été réalisé en période de Covid. Nous avons été contraints d’allonger les vacances d’automne pour freiner l’épidémie. À la rentrée de ces deux semaines de vacances, nous avons constaté partout en Fédération Wallonie-Bruxelles un taux d’absentéisme beaucoup plus faible que d’habitude.
Absolument. L’accueil du temps libre est également en train de se réformer. Des moyens complémentaires d’1,5 million d’euros ont été dégagés pour renforcer l’accès à ces activités durant les nouvelles périodes de congé. À noter que l’enseignement supérieur entame lui aussi une réflexion sur les rythmes scolaires.
Tout élève belge, d’où qu’il soit, peut s’inscrire à l’épreuve de passation du CEB. Les écoles de ces communes organisent par mutualisation la passation individuelle de leurs élèves au CEB.
À l’avenir, il sera donc toujours possible, pour les élèves de ces communes, de passer le CEB. Les épreuves se termineront toujours avant le 30 juin. Néanmoins, certaines années, les résultats pourront arriver après cette date.
Les difficultés rencontrées pour l’enseignement en immersion sont d’abord et avant tout celles que nous connaissons depuis plusieurs années déjà en matière de pénurie d’enseignants. À cet égard, plusieurs mesures ont déjà été prises pour le court terme et d’autres sont en discussion pour faciliter l’accès à la fonction de professeur de langue des personnes venant du secteur privé, en ce compris en leur donnant davantage de possibilités d’acquérir un bagage pédagogique de façon accélérée. Les besoins actuels conduisent déjà à se tourner vers des profils de francophones bilingues et non des « native speakers ».
Une coordination a été organisée avec l’ensemble des sociétés de transports publics du pays pour anticiper les ajustements à prévoir pour garantir une offre de transports tout au long de l’année, adaptée au nouveau calendrier scolaire.
Une page web et une brochure d’information ont été développées avec la Ligue des Familles et Avocats.be, pour apporter une réponse complète aux familles en situation de gardes partagées. Les familles y trouvent, depuis janvier 2022, toute l’information utile sur les modes alternatifs de résolution des conflits (médiation, droit collaboratif, etc.), les professionnels auxquels il peut être fait appel, ainsi que sur plusieurs modèles d’hébergement. Les familles peuvent directement s’en inspirer pour déterminer la façon d’organiser la garde des enfants à partir de la rentrée scolaire 2022. L’objectif est d’offrir aux familles les meilleures conditions pour s’organiser en prévision des changements à venir et ainsi éviter un engorgement des tribunaux.
Le dossier n’est pas neuf, il est sur la table depuis 30 ans. Il a été intégré aux travaux du Pacte pour un Enseignement d’excellence en 2017 et a fait l’objet d’une étude de faisabilité de la Fondation Roi Baudouin en 2018. Cette réforme figure parmi les objectifs que le Gouvernement s’est fixés dans sa déclaration de politique communautaire pour la législature 2019-2024.
C’est en octobre 2020 que le dossier est véritablement initié, avec l’annonce claire du Gouvernement de son intention d’instruire cette réforme d’ici à la rentrée 2022, soit deux années consacrées à la préparation du nouveau calendrier. C’était encore trois ans complets avant le premier été complètement modifié qui interviendra en 2023.
En mai 2021, le Gouvernement détermine l’ensemble des principes de la réforme qui seront ensuite traduits dans un décret. Il reste alors encore 17 mois avant la rentrée scolaire 2022.
C’est la première chose qui a été réalisée en collaboration avec la Ministre de l’enfance et de l’accueil temps libre, ainsi que la Ministre de la jeunesse et du sport.
Début 2021, les trois ministres ont réuni une nouvelle fois tous les acteurs et organismes que la Fondation Roi Baudouin avait déjà consultés en 2018.
Il s’agit des acteurs de l’enseignement (fédérations de pouvoirs organisateurs, organisations syndicales, associations de parents d’élèves mais aussi directeurs, élèves, secteur du soutien scolaire, inspections), de l’Office National de l’Enfance, des acteurs du soutien aux familles et à la parentalité (CEF, CGé et Ligue des Familles), des mouvements de jeunesse et associations de soutien à la jeunesse, des opérateurs associatifs (organismes culturels, sportifs et de loisirs, organisateurs de stages et de centres de vacances), des acteurs culturels, économiques (fédérations patronales intersectorielles, Horeca et Tourisme) mais également les transports publics – TEC, STIB, De Lijn et SNCB – et transports scolaires.
Outre ces consultations ainsi que les nombreuses réunions techniques avec les organisations syndicales et les concertations régulières avec les acteurs de l’enseignement, la réforme des rythmes scolaires a également été présentée à l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES), aux communes à facilités, aux sociétés folkloriques de Malmédy, au Conseil économique et social en Flandre (SERV), aux acteurs de l’enseignement en Flandre (VLOR), aux représentants politiques et de l’Administration de l’enseignement germanophones, au Conseil wallon du Tourisme, etc.
Les acteurs de l’enseignement, à savoir les fédérations de pouvoirs organisateurs, les associations de parents ainsi que les organisations syndicales, font partie des processus décisionnels du Pacte et ont dès lors été des interlocuteurs privilégiés.
L’enseignement est une compétence communautaire, chaque Communauté a donc une totale autonomie en la matière. La ministre de l’Éducation a la responsabilité de concrétiser les objectifs que s’est fixés le Gouvernement pour tous les élèves francophones. Des contacts ont néanmoins été pris à plusieurs reprises avec les Communautés flamande et germanophone pour leur exposer le projet de réforme. La Communauté germanophone analyse un réaménagement de son calendrier et la Communauté flamande consulte ses secteurs sur la question également. L’invitation au dialogue lancée par la ministre francophone de l’Éducation est toujours ouverte.
Il faut néanmoins tempérer le non-alignement des congés entre Communautés. Sur les 14 à 15 semaines de congés, il y en aura toujours 10 à 11 en commun. Le décalage de ces quelques semaines constitue une difficulté pour certaines familles. C’est la raison pour laquelle un mécanisme d’ajustement est prévu. Il doit assouplir le principe de l’alternance de 7 semaines de cours et 2 semaines de congé pour organiser des semaines de 6 ou 8 semaines de cours et ainsi permettre, chaque fois que ce sera possible, d’aligner une des deux semaines de congé de détente (Carnaval) avec celle des autres Communautés.