Le parcours de
l'enseignement qualifiant

Choisir. Valoriser. Se révéler.

 

Ouvriers en horticulture, électriciens automaticiens, ébénistes, boulangers-pâtissiers, assistants phar­maceutico-techniques… L’enseignement qualifiant propose des options centrées sur l’apprentissage très concret d’un métier. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence vise à améliorer le parcours des élèves qui s’engagent dans l’enseignement qualifiant et à renforcer sa gouvernance, pour favoriser une offre d’options mieux connectée au monde du travail. Depuis la rentrée 2023-2024, le parcours d’enseignement qualifiant (PEQ) est désormais généralisé  à tous les élèves.   

 

Le Pacte pour un Enseignement d’excellence réforme l’enseignement qualifiant pour qu’il ne soit plus la conséquence de relégations ou d’échecs scolaires mais bien un choix positif qui permette d’aboutir à un métier. Après les trois années du tronc commun en secondaire, l’élève aura le choix entre la filière de tran­sition (vers l’enseignement supérieur) ou la filière qualifiante, organisées sur trois années. Comme toutes les mesures du Pacte pour un Enseignement d’excellence, la réforme de l’enseignement qualifiant s’intègre dans un tout : le tronc commun, le nouveau pilotage des écoles, une école plus inclusive, le renforcement de la lutte contre l’échec, l’approche éducative de l’orientation, etc. L’élève, mieux soutenu, dispose d’une meilleure maitrise des savoirs et des compétences de base et est en mesure d’opérer un choix positif, accompagné par des enseignants mieux formés.

 

Un nouveau parcours d’enseignement qualifiant axé sur la réussite des élèves

Le nouveau parcours d’enseignement qualifiant organise la formation et la qualification de l’élève sur trois années, de la 4e à la 6e année. L’apprentissage devient modulaire : le processus de formation est organisé en unités d’apprentissage qui sont validées progressivement. Cela existait déjà pour certaines options dites en « Certification Par Unités (CPU) ».. Le parcours permet à l’élève de confirmer son choix d’orientation en 4e et, s’il a connu de grandes difficultés, de réaliser une année complémentaire. Entre la 5e et la 6e année, les processus d’évaluation sont organisés de manière différente : l’élève a deux ans pour acquérir les savoirs et compétences requis tant dans les matières des cours généraux que dans les matières de son option métier. De ce fait, au terme de la 5e année, l’élève poursuit son parcours d’enseignement en 6e année, et le redoublement n’est que tout à fait exceptionnel. Au terme de la 6e (ou de la 7e), pour éviter le décrochage de l’élève qui échoue, la fin de son parcours est organisée de manière spécifique pour soutenir l’obtention de la certification le plus rapidement possible. Cette fin de parcours comprend obligatoirement un stage, gage de motivation et de transition plus aisée vers le monde du travail.

 

Mieux connecter les apprentissages au monde du travail

Opter pour l’enseignement qualifiant, c’est opter pour une formation qui mène directement à un métier. Il est donc essentiel que les options proposées aux élèves par les écoles soient en phase avec les métiers actuels et à venir. Or, le processus actuel de création d’options ne garantit pas une prise en compte suffisante des enjeux socio-économiques, des débouchés immédiats ou des besoins de compétences à moyen terme. Les règles qui guident l’ouverture et la fermeture des options du qualifiant ne sont que très marginalement basées sur les informations relatives au monde du travail. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence propose de faire dialoguer plus directement les acteurs du monde socio-économique et de l’enseignement quand il s’agit de créer des options, de mieux informer, et de réguler à travers une concertation plus transparente entre les acteurs de l’enseignement, sur la base du principe que la logique du quasi-marché scolaire ne peut être la logique exclusive dans laquelle s’élabore le paysage de l’offre d’options de l’enseignement qualifiant. Le morcèlement actuel de l’offre, sous la forme de très petites options faiblement fréquentées, n’est pas bénéfique sur le plan pédagogique. Ce morcèlement entraine une forte déperdition de ressources, il a un effet négatif sur la taille des classes, et garantit trop peu la prise en compte des réalités socio-économiques des régions et des bassins d’emplois.

 

Développer les synergies entre l’enseignement qualifiant, la formation professionnelle et l’emploi

L’enseignement qualifiant est une composante essentielle de l’enseignement. La combinaison des cours de formations générale et de qualification qu’il permet est un atout majeur pour ses élèves, et un formidable enjeu pour la société. En 2017, dans le cadre des travaux du Pacte, les acteurs de l’enseignement ont sollicité le Gouvernement afin de repenser l’articulation entre l’enseignement qualifiant et la formation professionnelle qui est du ressort des Régions. Développer des synergies, mutualiser des ressources, rationnaliser, ces sujets sont particulièrement importants pour valoriser l’enseignement qualifiant, la formation professionnelle, mais aussi pour développer l’alternance. Les travaux réalisés en 2022 par les représentants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Wallonie, de la région de Bruxelles-Capitale et de la Cocof ont permis la réalisation d’un état des lieux pour le renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, et en particulier de l’enseignement et de la formation en alternance. Le rapport repose sur l’analyse de centaines de contributions, des entretiens, des focus-groupes, des analyses de données, etc.

Consulter le rapport (PDF)

L’état des lieux décrit le fonctionnement de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, leurs contributions à la réalisation des objectifs sociaux et, outre l’analyse des leurs forces et faiblesses, l’identification d’action potentielles à mener. Pour l’enseignement qualifiant, l’état des lieux s’appuie sur les travaux réalisés dans le cadre du Pacte.

Chiffres-clés

 

112.317élèves en 2022
13.770équivalents temps plein (ETP)
543écoles techniques et professionnelles
46,2 %des élèves de l'enseignement qualifiant étaient des filles en 2021-2022
10secteurs
416options
173 métiers organisés
10bassins enseignement -formation- emploi

Ligne du temps

2019

Allègement de la charge hebdomadaire en classe des professeurs de pratique professionnelle

Dès 2022

Mise en œuvre progressive du nouveau parcours d’enseignement qualifiant

2024

Mise en œuvre de la nouvelle gouvernance de l’offre d’options dans l’enseignement qualifiant

Méthode
participative

Cette section regroupe les comptes rendus d’initiatives menées dans plusieurs villes de Belgique entre 2018 et 2020 auprès de parents, d’enseignants et d’élèves des filières qualifiantes.

Questions fréquentes

La réforme de l’enseignement qualifiant a, entre autres, pour objectif de simplifier la compréhension de ces études. Le Pacte envisage de supprimer la distinction entre technique et professionnel. L’enseignement qualifiant, c’est tout simplement des filières, des options centrées sur l’apprentissage très concret d’un métier.

Le Pacte pour un Enseignement d’excellence entend enclencher un cercle vertueux. L’enseignement qualifiant devient un vrai choix après le tronc commun, car murement réfléchi. Le pilotage de l’enseignement qualifiant est renforcé de manière à offrir des options mieux ciblées et plus en phase avec des métiers qui évoluent et se transforment. La généralisation du parcours d’enseignement qualifiant vise concrètement à diminuer le redoublement et le décrochage scolaire.

À l’issue de la 3e secondaire, tous les élèves auront reçu les mêmes apprentissages (y compris les matières techniques). Grâce à un enseignement davantage connecté au monde qui nous entoure, ils seront donc en mesure de choisir entre la filière de transition vers l’enseignement supérieur ou la filière qualifiante. Celle-ci consistera alors en un vrai choix de l’élève et non plus un choix forcé après une cascade d’échecs.

Le nouveau Parcours d’Enseignement Qualifiant (PEQ) généralise l’élaboration de profils de certification, favorise une formation générale solide et mieux articulée aux disciplines de l’option de base groupée. Et conserve les éléments bénéfiques de la certification par unités :

  • des référentiels « métiers » communs établis sur trois ans pour tous les opérateurs 
  • une approche modulaire des apprentissages (UAA) qui permet de s’articuler aux dispositifs de formation tout au long de la vie 
  • un parcours en trois ans basé sur des validations progressives 
  • un accompagnement et un suivi accru des élèves sur la base d’un outil de suivi propre à l’élève et favorisant la collaboration des professeurs de la formation générale et de la formation qualifiante 
  • la différenciation des apprentissages axée sur l’évaluation formative et la remédiation.

Il y a déjà beaucoup de liens entre l’enseignement qualifiant et le monde du travail mais les connexions seront encore accentuées. À travers la réforme du pilotage de l’enseignement qualifiant, le Pacte pour un Enseignement d’excellence transforme les modes d’élaboration de l’offre d’options : ce sont toujours les écoles qui déterminent le choix d’options qu’elles veulent organiser, mais ce choix se fera sur la base d’une information beaucoup plus précise des besoins de compétences identifiés par les acteurs socioéconomiques des Régions (via les Bassins). Les options organisées dans l’enseignement qualifiant suivent l’évolution des métiers de manière à offrir des formations valorisantes pour le jeune, en phase avec les évolutions de la société et le monde du travail. Donner les mêmes opportunités à chaque élève d’effectuer des stages en entreprise constitue aussi un axe de travail du Pacte pour un Enseignement d’excellence.

Dans le cadre du dispositif expérimental certification par unités d’acquis d’apprentissage, des moyens complémentaires étaient octroyés aux écoles pour organiser de la remédiation et l’année complémentaire après la 6e secondaire (C3D). L’évaluation du dispositif a mis en avant que, malgré ces moyens, la baisse du redoublement n’était pas une réalité. Le nouveau parcours d’enseignement qualifiant ne prévoit donc pas de moyens complémentaires. Pour les écoles intégrées à l’expérimentation et qui en bénéficiaient, les moyens complémentaires seront progressivement réduits dans le cadre d’une phase transitoire de trois ans.

Dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence, des moyens très importants sont consacrés à l’augmentation de l’encadrement (renforcement de l’encadrement en maternelle, aide administrative aux directions, accompagnement personnalisé, FLA, etc.) et à l’amélioration des conditions de travail (refinancement de la formation continue, réduction du temps passé face à la classe pour les enseignants ayant plus de 15 ans d’ancienneté, réduction de certaines plages horaires, etc.).

Si ces moyens débouchent sur une création nette d’emplois significative, certaines réformes entraineront des nécessités de réorientation de l’emploi au plan local ou pour certaines fonctions.

Cela pourrait être le cas dans l’enseignement qualifiant.

Tout sera toutefois mis en œuvre pour permettre aux membres du personnel qui seraient concernés de se reconvertir au sein de l’enseignement, en retrouvant un emploi conforme à leurs aspirations dans le cadre des postes nouvellement créés, que ce soit en application des mesures du Pacte ou en lien avec l’évolution de l’offre et de la population scolaire. Des dispositions légales seront prises pour faciliter la mobilité et la formation des membres du personnel dans cette perspective. Une cellule spécifique se constitue au sein de l’Administration afin d’accompagner ce processus.

L’Observatoire a été mis en place en 2019 au sein de la Direction générale du pilotage du système éducatif. Il s’agit d’un nouveau service de l’Administration générale de l’Enseignement spécialement dédié à la gouvernance renforcée de l’enseignement qualifiant. Cette structure essentielle du futur pilotage de l’enseignement qualifiant aura pour tâches de développer de nouveaux outils d’informations pour les écoles et pour le système, en se basant sur les analyses des acteurs socio-économiques qui se réunissent dans les dix Bassins Enseignement-Formation-Emploi (Wallonie et Région de Bruxelles-Capitale), de formuler des recommandations quant à l’offre d’options et de préparer les décisions du Gouvernement en la matière.

Le portail de l’Orientation permettra, dès 2023, d’obtenir des informations sur les apprentissages, les études, les options, les débouchés.