Amélioration du climat scolaire et prévention du (cyber) harcèlement scolaire

 

Le harcèlement scolaire est un véritable fléau auquel il est essentiel d’apporter des réponses concrètes et coordonnées. A cette fin, une politique structurelle d'amélioration du climat scolaire et de prévention du harcèlement permet désormais aux écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’être informées, outillées et soutenues dans la mise en place d’actions adaptées à ce type de conflictualité. Le phénomène du (cyber) harcèlement scolaire est complexe et il évolue. Afin de le comprendre pleinement, un Observatoire du climat scolaire est désormais chargé d’assurer une veille scientifique permanente, d’alimenter les écoles avec des références et des outils pédagogiques de qualité et de mettre les acteurs concernés en réseau. Concrètement, dès la rentrée 2023-2024, les écoles pourront s’inscrire dans un programme-cadre d’actions et bénéficieront, pendant 4 ans, de l’accompagnement d’un opérateur externe, spécialisé et agréé par la FWB.

 

La problématique du harcèlement scolaire est un phénomène dont on ne doit plus démontrer les effets négatifs. Il doit dès lors devenir un souci partagé entre toutes les composantes de la communauté scolaire : les élèves,  les enseignants, les parents, les directions, et plus largement, tout le personnel de l’école et ses partenaires.

S’il existe déjà au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles des outils, des initiatives, des ressources pour lutter contre le (cyber)harcèlement, les écoles sont trop souvent seules et démunies pour faire face à ce phénomène.

Dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence, un travail de fond a été réalisé pour redéfinir les conditions à offrir aux écoles pour déployer une action structurée, cohérente et durable, en vue d’améliorer le climat scolaire et le bien-être des élèves.

Plus de deux millions d’euros ont été dégagés de façon structurelle pour financer ce soutien et concrétiser les réponses indispensables. 

Dès la rentrée 2023-2024, minimum deux cents premières écoles pourront bénéficier de ces soutiens en s’engageant dans la réalisation d’un programme souple, respectueux de la liberté pédagogique des écoles,  pour répondre durablement au phénomène de harcèlement et cyberharcèlement scolaires et pour améliorer le climat scolaire.

Concrètement, cette nouvelle politique structurelle d’amélioration du climat scolaire et de prévention du  (cyber-)harcèlement repose sur 3 composantes :

  • La première est d’offrir aux écoles un cadre de référence commun pour mener en autonomie des actions coordonnées, durables et structurelles visant à prévenir le harcèlement scolaire et améliorer le climat scolaire. Ce cadre de référence commun porte à la fois sur la détermination des actions que les écoles seront invitées à réaliser et à concevoir pour élaborer leur « programme-cadre » et à la fois, les conditions attendues et les ressources mises à leur disposition pour concrétiser ces actions. Les moyens à disposition permettent de couvrir annuellement le suivi de 400 écoles au sein de ce cadre de référence commun. 
  • La deuxième consiste à instaurer un agrément pour la reconnaissance et le financement programmatique d’opérateurs, qui seront en mesure de proposer un accompagnement pour l’élaboration et la mise en œuvre du programme-cadre d’une école. Un agrément pour la reconnaissance de programme de formations adaptées aux objectifs poursuivis est également prévu. 
  • La troisième est de doter le pouvoir régulateur d’un Observatoire du climat scolaire, logé à l’Administration générale de l’enseignement notamment chargé de la recherche et l’évaluation de la politique structurelle en matière de climat scolaire, de prévention et de lutte contre le harcèlement et cyber harcèlement.

Pour contacter l'Observatoire du climat scolaire

Par mail : observatoire.climatscolaire@cfwb.be

Par téléphone : 02/467.71.39.

Chiffres-clés

 

1 enfant sur 3serait impliqué dans une situation de harcèlement scolaire en FW-B
410.000 €étaient dévolus annuellement à la politique de prévention via des appels à projets jusqu'à l'année 2021
2.640.000 €est le montant de l'enveloppe qui, depuis 2022, a été dégagée de façon structurelle pour concrétiser le futur programme-cadre
83%des écoles de la vague 1 et 73% des écoles de la vague 2 se sont fixé au moins un objectif spécifique en lien avec le bien-être et le climat scolaire
400écoles entreront dans le programme. Pour le lancement, en année 1 (2023-2024) ce seront 200 écoles qui seront appelées. Les 200 suivantes seront appelées en 2024-2025 et ensuite, 200 nouvelles écoles chaque fois qu’un cycle est arrivé à son terme
4ans, c'est la durée de mise en œuvre et suivi du programme-cadre dans une école

Ligne du temps

2015 à 2021

Politique de prévention contre le harcèlement via des appels à projets, finançant par an, une quarantaine de projets d’écoles

Septembre 2021

Adoption par le Gouvernement de la FW-B de la note d’orientation définissant les grandes lignes en matière de prévention du (cyber) harcèlement scolaire et d’amélioration du climat scolaire

Année scolaire 2023-2024

Première vague d’écoles qui se lance dans le programme-cadre

Janvier à mars 2023

Séances d’information auprès des écoles et des opérateurs potentiels sur les orientations de la nouvelle politique structurelle

Avril 2023

Adoption du décret relatif à la prévention du harcèlement et à l’amélioration du climat scolaire

D'ici la rentrée 2024

suivant l’adoption du cadre légal : révision du règlement d’ordre intérieur (ROI), de toutes les écoles un programme ou pas, intégrant une procédure de signalement interne en cas de harcèlement

Avril à mai 2023

Ouverture des candidatures des écoles et des opérateurs pour intégrer le programme

Mai 2023

Mise en place concrète de l’Observatoire du climat scolaire

Année scolaire 2024-2025

Seconde vague d’écoles qui se lancent dans le programme-cadre Et ensuite, une nouvelle vague d’écoles sera sélectionnée à chaque fin de cycle

Méthode
participative

Se sentir bien à l’école, c’est important ! L’impact du bien-être émotionnel des élèves, petits et grands, sur le développement de leurs apprentissages est démontré dans des recherches en neurosciences. De plus, les deux récentes années de crise sanitaire ont mis en évidence la nécessité de penser l’école comme un espace de vie collective rassurant, un lieu où chaque enfant peut s’épanouir individuellement mais aussi développer sa capacité à être en relation avec les autres.

Un forum d’échange sur le bien-être à l’école a été organisé en octobre 2022 avec pour ambition de permettre aux enseignants et, plus largement, aux professionnels de l’enseignement, de rencontrer des collègues et des services extérieurs qui ont développé des pratiques et des dispositifs visant à renforcer le bien-être des élèves en classe et à l’école. 15 ateliers présentant diverses expériences concrètes leur étaient proposés, non pas comme des solutions toutes faites mais comme des sources d’inspiration pour nourrir leurs propres pratiques. Le but était surtout d’offrir un espace d’échange et de discussion autour d’idées et de méthodes destinées à favoriser des relations apaisées au sein de la classe et de prévenir ainsi certaines formes de violence. La journée s’est déroulée sur le modèle du ‘forum ouvert’. Trois cycles de rencontres étaient organisés et les participants ont donc eu l’occasion de s’inscrire librement à trois ateliers de leur choix, avec un maximum de dix personnes par atelier. Chaque atelier était animé par une personne-ressource qui a commencé par présenter un outil ou une pratique favorisant le bien-être des élèves avant d’ouvrir la discussion avec les participants.

Questions fréquentes

Les questions de sexisme, de genre, de racisme existent bien évidemment et indépendamment des situations de harcèlement. Elles apparaissent par le prisme des stéréotypes qui peuvent constituer l’élément déclencheur d’une situation de harcèlement entre élève. Cependant, aucune donnée objective étayée ne permet de corréler de façon significative un élément particulier des enjeux de discrimination avec une tendance observable dans le domaine du harcèlement scolaire. Les situations de harcèlement scolaires peuvent naître au départ de tout élément singulier qui va différencier un membre du groupe par rapport à la majorité de ce groupe. Chaque groupe étant particulier.

La première étape du programme cadre dure 6 mois et est consacrée à un diagnostic qui permettra de comprendre les besoins de l'école et les défis à relever. Les deux années suivantes sont dédiées à l'élaboration et au développement des actions déclinées dans le programme-cadre propre à l'école. C'est à ce stade que l'école commence à mettre en place les changements nécessaires pour atteindre ses objectifs. La dernière année scolaire est consacrée à des échanges plus ponctuels avec l'opérateur et des intervisions dans la zone d'enseignement de l'école. Cette dernière année vise à concrétiser la prise d'autonomie de l'école, qui est la mission ultime de l'opérateur agréé. C'est à ce stade que l'école devrait être en mesure de fonctionner de manière autonome et de poursuivre les améliorations entreprises.

Non, le système a été conçu pour maximiser ses effets fonction des ressources disponibles. Une commission de sélection apparie les opérateurs aux écoles, notamment selon la localisation géographique des uns et des autres.

Pour candidater, les écoles doivent déposer un dossier de candidature. Les écoles doivent ne pas avoir déjà participé au programme-cadre antérieurement ; avoir participé à une séance d’information sur le programme-cadre et démontrer la volonté de l’équipe éducative, des élèves et des parents à s’investir dans la mise en œuvre du programme-cadre – par exemple via le Conseil de participation, l’organe local de concertation, les conseils de délégués d’élèves, la production de PV de réunions ad hoc, la référence au contrat d’objectifs, etc.

Le harcèlement scolaire est une forme particulière du conflit. Il s’agit d’une dynamique groupale qui implique la participation des acteurs par différents rôles sur fond de rapport de pouvoir déséquilibré et dont l’interaction nourrit le conflit. Le harcèlement peut prendre différentes formes. Il peut être  direct (moqueries, insultes, dégradations matérielles), indirect (rumeurs, isolement et ostracisme) ou en ligne / cyberharcèlement (diffamation sur les réseaux sociaux, usurpation d’identité, partage de contenus compromettants.)

La littérature scientifique mentionne trois caractéristiques principales cumulées pour désigner le harcèlement scolaire : l’intentionnalité agressive, visant à nuire ou rabaisser l’autre ; la dimension répétitive et inscrite dans la durée ; la finalité de l’action, consistant en un déséquilibre de pouvoir entre les protagonistes.

Même espacé dans le temps, le principe est toujours celui d’une agression répétée. Le harcèlement s’ancre nécessairement par une prise de pouvoir du nombre contre l’isolé, du plus fort contre le plus faible, du plus âgé contre le plus jeune, etc.