Questions fréquentes
Le Pacte
La méthode d’élaboration et de mise en oeuvre du Pacte est profondément originale : d’une part, le Pacte pour un Enseignement d’excellence a été co-construit avec les acteurs de l’enseignement et sa mise en oeuvre s’opère dans le dialogue avec eux ; d’autre part, la réforme s’inscrit dans le court, le moyen et le long terme. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence est élaboré pour transcender plusieurs législatures, fixe des objectifs à l’horizon 2030, et s’ajuste régulièrement. Le contenu de la réforme est d’une ampleur inédite et vise le système éducatif dans toutes ses dimensions. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence opte pour un changement progressif, accompagné, et dont l’objectif majeur est l’appropriation par les équipes éducatives.
Les travaux du Pacte pour un Enseignement d’excellence ont clairement mis en avant le fait que des mesures, prises isolément, ne produiraient qu’un impact très limité par rapport à l’effet structurel recherché. Il faut au contraire agir sur une multitude d’aspects pour que les changements s’opèrent : gouvernance du système et des écoles, contenu et organisation des apprentissages, parcours et accompagnement des élèves, formation des enseignants, accompagnement des écoles, leadership des directions, rythmes scolaires, climat et démocratie scolaire, etc. Tous ces aspects sont connectés les uns aux autres et font le terreau d’une réforme systémique ambitieuse, visant le renforcement de l’enseignement au bénéfice de tous les élèves.
C’est l’un des objectifs principaux : outiller les jeunes pour leur permettre d’aboutir aux meilleurs choix possibles, en adéquation avec leurs projets de vie. Par exemple, grâce à l’allongement et au renforcement du tronc commun jusqu’au terme de la 3e secondaire, l’élève reçoit une formation plus complète et est en mesure de mieux orienter la suite de sa scolarité. Outre des contenus d’apprentissage variés, le tronc commun prévoit aussi des activités orientantes, le développement de l’esprit critique ou l’initiation à l’esprit d’entreprendre. Un autre objectif vise à valoriser tous les élèves à travers la mise en place de parcours scolaires plus fluides et cohérents. Il s’agit d’amener chacun à « son excellence », c’est-à-dire au maximum de ses aptitudes et de ses envies.
C’est un enjeu fondamental ! La question des inégalités et de la mixité sociale a été constamment présente au cours des travaux de préparation du Pacte, que ce soit lors des phases d’état des lieux et de définition des enjeux, ou ensuite dans le cadre du groupe de travail spécialement dédié à la lutte contre les inégalités, qui a fait des propositions innovantes et ambitieuses. L’allongement du tronc commun, la lutte contre l’échec et le redoublement, la réforme et la revalorisation de l’enseignement qualifiant constituent autant d’éléments qui favorisent la mixité sociale. La mixité sociale est monitorée à l’échelle du système et dans le cadre du pilotage des écoles. À moyen terme, le Pacte prévoit un dispositif destiné spécifiquement au renforcement de la mixité sociale dans le cadre du pilotage zonal, à l’instar du dispositif des plateformes mises en place en Flandre.
Absolument pas : articulées entre elles, les différentes mesures du Pacte pour un Enseignement d’excellence visent à améliorer non seulement l’équité de notre système éducatif, mais aussi son efficacité et sa capacité à tirer tous les acteurs vers le haut. En particulier, la mesure qui envisage la lutte renforcée contre l’échec scolaire ne se confond en rien avec la promotion automatique de la réussite : au contraire, elle est liée à un diagnostic précoce des difficultés d’apprentissage, à un renforcement de l’évaluation continue et à une politique de différenciation, de remédiation et d’orientation plus systématique. Ce n’est qu’à ces conditions que le redoublement pourra être réduit et, à terme, devenir exceptionnel. Il ne s’agit en aucune manière de le supprimer sans autre forme de procès : la limitation du redoublement n’a de sens que si on la couple à un accompagnement structurel des élèves en difficulté.
Le Pacte pour un Enseignement d’excellence vise autant le renforcement de la qualité des apprentissages que la réduction des inégalités scolaires. À titre d’exemple, la révision de l’ensemble des contenus d’apprentissage et l’allongement du tronc commun bénéficient à tous les élèves. De même, l’accompagnement personnalisé, également déployé dans le tronc commun, repose sur la différenciation des apprentissages, qui permet à son tour de proposer tant de la remédiation aux élèves en difficulté que des activités adaptées aux meilleurs élèves. En outre, de nombreuses études démontrent au contraire que l’hétérogénéité des classes est bénéfique à tous les élèves, y compris à ceux qui réussissent très bien.
Pas du tout. L’un des objectifs avérés et constants du Pacte pour un Enseignement d’excellence est au contraire de tenir compte de la transformation profonde du métier, de mieux valoriser les enseignants et les autres membres du personnel éducatif, de mieux les former, de leur permettre de développer leurs capacités et d’avoir la possibilité de diversifier leurs activités au cours de leur carrière. Une série de mesures concernent directement l’amélioration des conditions de travail des personnels de l’enseignement, tant en ce qui concerne l’entrée en fonction, mieux encadrée et plus rapidement stabilisée, qu’en ce qui concerne les différentes étapes de la carrière (renforcement et valorisation accrue de la formation continuée, soutien aux enseignants débutants, réduction du nombre de périodes dans certaines cas, possibilité de réduction des périodes face à la classe pour les enseignants expérimentés, etc.). En outre, le Pacte repose sur un budget conséquent destiné en grande partie à renforcer l’encadrement dans le cadre de certaines mesures (maternel, tronc commun, maitrise de la langue d’apprentissage, etc.) et à améliorer les conditions de travail (réduction de certaines plages horaires, renforcement de la formation en cours de carrière, etc.).
Le Pacte pour un Enseignement d’excellence est au contraire un moyen de répondre aux préoccupations des enseignants et des élèves de manière équilibrée, alors que la société et l’école changent. Tout changement entraine des craintes et des appréhensions. De nombreux moyens sont mis à la disposition des enseignants pour permettre l’évolution du métier et pour accompagner le changement. Ainsi de nombreux engagements supplémentaires sont prévus. Nombre de mesures misent sur la créativité et l’intelligence collective des équipes éducatives, en privilégiant l’autonomie des équipes dans la mise en oeuvre, en favorisant la collaboration avec les collègues enseignants, mais aussi avec d’autres professionnels tels que les agents CPMS, les experts des réseaux.
Ce n’est absolument pas le cas ! La réforme entend augmenter la responsabilisation des équipes éducatives à travers une définition contractuelle de leurs missions. En parallèle, répondant en cela à une demande unanime des acteurs de l’enseignement, elle vise à leur conférer plus d’autonomie. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence professionnalise les fonctions de directeur afin de leur permettre de se consacrer davantage à l’animation pédagogique. En ce qui concerne les plans de pilotage, il s’agit d’abord pour l’équipe éducative d’analyser la situation de l’école et des élèves. Elle reçoit à cette fin des indicateurs qui lui permettent d’analyser de manière réflexive le parcours et les résultats des élèves ou encore le climat de l’école. Chaque école définit ensuite les objectifs et priorités pour les six années suivantes, priorités que l’équipe éducative mettra en oeuvre collectivement.
La réforme résulte d’une concertation de longue haleine entre des représentants de tous les acteurs du monde éducatif (pouvoirs organisateurs, syndicats, parents), appuyés par treize groupes de travail thématiques, et un comité scientifique composé de spécialistes des différentes universités et des hautes écoles. De plus, une série de consultations, d’enquêtes et de rencontres ont été organisées avec des centaines de directeurs, d’enseignants et d’élèves afin d’écouter leurs propres perceptions et leurs demandes. Les résultats de cette participation ont été analysés et intégrés au projet.
Le budget global consacré à l’enseignement obligatoire et non obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles s’élève à huit milliards d’euros par an, dont six milliards d’euros sont consacrés aux salaires des membres du personnel de l’enseignement obligatoire. Le budget dédié au Pacte pour un Enseignement d’excellence en 2022 est de 278 millions d’euros, il est donc loin de monopoliser l’ensemble des moyens disponibles. Ce budget permet d’engager des enseignants supplémentaires, de soutenir les élèves avec troubles de l’apprentissage, de renforcer la formation en cours de carrière, de financer des mesures relatives au temps de travail, de fournir soutien et accompagnement dans plusieurs dimensions de l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
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